Son domaine c'était les nuages. Sur toute l'étendue immense de l'URSS, les avions avaient besoin de ses prévisions pour atterrir, les navires pour se frayer un chemin à travers les glaces, les tracteurs pour labourer les terres noires. Dans la conquête de l'espace commençante, ses instruments sondai...
'Bigarré, vertigineux, toujours surprenant, tel demeure le monde aux yeux de qui en est curieux : pas mondialisé, en dépit de tout. Venu du profond de l'enfance, le désir de le voir me tient toujours, écrire naît de là. Chacun des noms qui constellent les cartes m'adresse une invitation personnelle....
Dans la nuit sans étoiles du périphérique parisien, une DS verte n´en finit plus de tourner. Au volant, Martin, quinquagénaire, raconte à la fille d´un ami défunt leur jeunesse militante dans les années soixante. L´ancien maoïste, désabusé et nostalgique, retrace les années d´espérance, de flamboiem...
"C'est à Port-Soudan que j'appris la mort de A. Les hasards de la poste dans ces pays firent que la nouvelle m'en parvint assez longtemps après que mon ami eut cessé de vivre. Un fonctionnaire déguenillé, défiguré par la lèpre, porteur d'un gros revolver ...
« J'avais prolongé mon séjour à Veracruz tant qu'elle avait été là - je l'aurais prolongé jusqu'à la fin du monde, s'il n'avait tenu qu'à moi. Maintenant qu'elle avait disparu, je le prolongeais dans l'espoir de la retrouver, ou au moins d'apprendre quelque chose sur les raisons de sa disparition. U...
J'ai voulu décrire une journée de la terre : sa prodigieuse diversité, l'unité qui fait que c'est un monde. Sa bizarrerie, sa trivialité incessantes. Je voulais qu'un écho retentisse dans ce livre des grands Antiques, Lucrèce ou Ovide, et qu'on y lise aussi quelque chose de la situation de l'homme m...
En 1983, dans un livre acheté en Patagonie, je découvrais L'existence d'un pittoresque aventurier français de la fin du XIXe siècle. Trafiquant d'armes, explorateur, chercheur de trésors, il avait mené en Terre de Feu une expédition qualifiée de « funambulesque ». Un quart de siècle plus tard, j'ap...
En 2004, dans son roman Suite à l'hôtel Crystal, Olivier Rolin mettait en scène son suicide dans une chambre d'hôtel de Bakou. Six ans plus tard, et malgré les mises en garde de ses amis, il décide de se rendre dans la capitale azérie pour affronter ce destin imaginaire. Il y découvre une ville plei...
Les histoires rassemblées ici ont pour point commun de se dérouler dans des chambres d'hôtel, de Brive-la-Gaillarde à Buenos Aires, de Miami à Tokyo en passant par maints autres lieux. Parmi les protagonistes : une femme fatale, un ex-colonel de l'armé ...
« L'amour », disais-je à Harald ce jour déjà lointain où tout a commencé... Mais non, rien ne commence jamais. Cette histoire, par exemple, a autant de sources que le Nil qui filait devant moi, rasoir tranchant tranquillement mon oeil. Le Nil n'a pas de source, pas d'autre début que les nuages de l'...
On peut trouver , sans doute, à la ville qui forme le cadre de ces souvenirs, un air européen qu'altèrent à peine de légères touches d'exotisme. Il semble qu'il s'agisse d'un temps plutôt contemporain, tendant épisodiquement vers le futur, avec des archaïsmes marqués qui tirent bien jusqu'au Ve sièc...
Dans les souvenirs d'un homme qui ne se lasse pas de porter aux barmaids un amour vif et futile tournent des silhouettes de villes au loin, des portraits de femmes qu'un trait brillant sauve de l'ombre, des évocations d'écrivains qu'il a connus - en chair et en os, ou en mots ? Buenos Aires, Lisbonn...
Un des premiers livres que je me rappelle avoir lu avec ferveur s´appelait Le Grand Cirque, c´était le récit des aventures d´un pilote de la France Libre (dans le même genre héroïque, il y avait aussi un livre anglais sur la bataille de l´Atlantique, La Mer cruelle). Ces lectures originelles disent ...
Après Circus 1, qui retraçait les années d'engagement politique puis l'entrée en littérature, voici Circus 2 qui regroupe l'ensemble des livres et textes d'Olivier Rolin de 1999 à 2011. On retrouve les grands romans, dont Tigre en papier ou Un chasseur de lions, mais aussi ses textes dont un bon nom...
J'ai toujours aimé Cendrars, son cosmopolitisme, sa puissance sans falbalas, son Transsibérien et ses Sept Oncles, sa trogne de nègre suisse dont il serait difficile, même à un artiste des Postes, d'effacer l'éternel clope au bec. Ce recueil d'impressions de voyage lui est un modeste hommage, le « g...
Je ne sais pas pourquoi Vieira da Silva faisait des villes avec des caractères de machine à écrire, des amis pourraient me renseigner, mais à quoi bon ? De toute façon, je trouve qu'elle avait raison. Et pas seulement parce que Alexandrie c'est Durrell, comme on dit, ou Cavafy pour les Grecs, ou Tri...